Dopage Cyclisme: transfusion sanguine: très efficace et indétectable!

Publié le par LT

Avec la transfusion sanguine, le cyclisme et le sport en général sont confrontés à un problème majeur. En effet, la transfusion sanguine autologue, qui est un procédé de dopage courant, ne peut pas être détecté. Un coureur peut parfaitement se faire extraire du sang puis se le faire réinjecter par la suite. En période creuse, durant l'hiver par exemple, on prélève du sang... On garde les poches bien au frais tout l'hiver. En quelques semaines, durant l'hiver, le coureur reconstitue ses réserves de globules rouges - on peut éventuellement accélérer les choses avec un peu d'EPO. Juste avant les compétitions, on sort les poches... pour être plus efficace, on peut concentrer des éléments sanguins comme les globules rouges (qui sont les cellules qui transportent le dioxygène et qui sont essentielles à l'effort) et on les réinjecte au coureur pour que son taux d'hématocrite soit au maximum avant le Tour par exemple. Certains ont été pris en flagrant délit: on pense aux poches que l'on a retrouvé chez un médecin espagnol en 2006 - un docteur nomme Fuentes! Le gros problème dans cette méthode dopage, c'est qu'elle est indétectable. Certains kazakhs ont tout de même réussi à être contrôlé positif: tout simplement parce qu'au lieu de se réinjecter leur propre sang, ils se sont injectés le sang du voisin et du coup, les laboratoires ont mis en évidence les globules rouges du coureur V. dans le sang du coureur V. ainsi que d'autres globules rouges et 10 jours plus tard, les laboratoires ont mis en évidence les globules rouges du coureur K dans le sang du coureur K ainsi que les globules rouges d'un autre coureur. K et V étant dans la même équipe... la solution est simple: les deux coureurs ont inversé leur poche. Et lorsqu'on s'injecte un sang qui n'est pas le sien (transfusion homologue mais pas autologue), c'est détectable. Vino le sait bien maintenant.
La transfusion autologue n'étant pas détectable. Les coureurs en profitent à fond. Des spectateurs ont déclaré avoir vu les bus d'une équipe "orange" et d'une équipe "bleue" devant un laboratoire d'analyse médical pendant le Tour l'an dernier... et on parlera pas du frigo de Fuentes où on aurait retrouvé les poches d'un espagnol qui se fout de la gueule du monde (sans oublier les étourderies d'un rockeur à propos de la clinique suisse du grand Z). Difficile d'imaginer qu'un coureur dans les dix premiers du Tour ne se soit pas dopé par cette méthode. Enfin, cependant, le passeport biologique peut mettre fin à cette pratique. En surveillant les paramètres sanguins de tous les coureurs de façon très régulière, on remarquera tout de suite si un cycliste s'est fait perfusé du sang. Quoique c'est même pas sûr! Et oui, le paramètre que l'on regarde essentiellement, c'est l'hématocrite (volume des globules rouges par litre de sang). Si un coureur se fait transfuser des globules rouges, son hématocrite va augmenter mais le coureur peut corriger son hématocrite juste avant de se faire contrôler en buvant beaucoup par exemple: les globules rouges vont alors être dilués et lors du contrôle, on ne remarquera pas de hausse de l'hématocrite. Et puis, je crois pas qu'on regarde l'hématocrite des coureurs tous les jours; en faisant des petites transfusions régulières, ça devrait pas trop se voir. La seule méthode efficace pour lutter contre ce dopage, ce serait de fouiller tous les frigos du monde!
Ah, c'est une bonne blague de croire que les contrôles sont efficaces et que les tricheurs tombent... les gros tricheurs - ceux qui jouent avec le feu - tombent mais les autres sont tranquilles. Franchement, comment expliquer que Fausto Coppi grimpait l'Alpe d'Huez en 45 minutes 22 en 1952 et qu'aujourd'hui, les coureurs qui font mieux se comptent à la pelle? En vélo, c'est un peu mieux qu'ailleurs parce qu'au moins, on fait des prélèvements sanguins - on essaye de mettre en évidence le problème alors que d'autres sports (j'ai envie de dire tous les autres sports) cachent le problème!

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R
Pour comparer les temps de Fausto Coppi et des courreurs actuels il faut quand même prendre en compte l'évolution technique du vélo.Tous les courreurs de ma génération (58 ans) savent que l'arrivée de la pédale automatique, avec la cale qui permet de tirer sur la pédale, a considérablement amélioré le rendement, particulièrement en montée (j'ai gagné 1 à 1,5 km/h en montée...et 2km/h sur le plat).D'autre part, le poids du vélo passant de 10 kg à 6,9 kg procure également un net avantage en côte.Alors, que les courreurs propres grimpent 10% plus vite que fausto coppi est tout à fait explicable. C'est une question de rendement et de poids!!.Bien sûr, faire 20% de mieux cela devient une question de "dopage"!
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